C'est en 1281, sous le règne de Philippe le Hardy (fils et successeur de Saint-Louis) que notre ville a pris naissance dans le cadre du grand et remarquable mouvement qui a vu la création de trés nombreuses bastides dans le grand sud-ouest de la France. Elle a pris le nom de la ville italienne de PAVIE, ville florissante et célèbre à cette époque. Si 1281 est la date officielle de création de PAVIE dans la forme que nous lui connaissons encore aujourd'hui, l'occupation humaine du site est trés ancienne comme en attestent divers matériels préhistoriques trouvés sur notre territoire. L'image sereine que peut offrir aujourd'hui notre modeste bourgade est très trompeuse, surtout si l'on se réfère à l'histoire tumultueuse et dramatique des premiers siècles après la création de la cité. |
La période gallo-romaine
Le Haut Moyen Age
Tout au long du Ve siècle, sous la férule des Wisigoths, s'est maintenue l’organisa-tion administrative des Romains ainsi qu'une relative prospérité. Cependant, l’empire romain s’effondre sous les Francs. Sur les ruines des anciennes « villae » et autour des sites fortifiés, se fixent de nombreuses poches de peuplement.
Au cours des siècles suivants (qui consti-tuent le haut Moyen-Âge), se dévelop-pent ainsi des seigneuries qui se parta-gent le territoire du futur Pavie : Florian, Saint-Christaud, Besmaux, Es Vives, Bar-riac, La Grange, Marseillan et Nénous en limite d’Auterrive.
La plupart de ces seigneuries disposent de leur propre église. C’est le cas d’Espar-sac, dont l’église, dédiée à Saint-Pierre, existe depuis 1060 au moins, puisqu’elle fait l’objet, à cette date, d’un acte de donation d’Hugues de Sparsac en faveur de la puissante abbaye de Pessan.
Le 13e Siècle
Le XIIIe siècle : La fondation de Pavie.
Dès le début du XIIe siècle, l’ordre de Cîteaux lance, avec une extraordinaire vigueur, la vague déferlante des cons-tructions d’abbayes nouvelles en France et dans une partie de l’Europe : l’Escala-dieu, Berdoues, Flaran, Planselve (Gimont) sont des maillons locaux de cette « multi-nationale » avant la lettre, vecteur puis-sant et efficace d’une foi chrétienne dépouillée. Cette expansion économique se fonde sur une organisation territoriale décentralisée ainsi que sur la conquête et la mise en valeur de nouveaux espaces agricoles.
En 1151, Esparsac et son exploitation agricole de la Grange (située près du Sousson) sont cédées par Pessan à l’abbaye de Berdoues et, peu à peu, de nombreux dons et achats viennent grossir le patrimoine de la future bastide, qui est finalement fondée le 26 Mai 1281 par le comte Bernard IV d’Astarac et l’abbé Hugues de Cadeux, prieur de l’abbaye de Berdoues.
La charte et les documents écrits à l’occasion de cette signature (privilèges, fiscalité, autonomie…) marquent l’impor-tance considérable de l’évolution des mœurs qui accompagne la fondation et qui constitue une véritable révolution économique et sociale pacifique.
Le 14e Siècle
Le XIVe siècle : l’épanouissement.
L’apogée de notre bastide se situe au XIVe siècle, dans l’élan qui suit sa créa-tion et ce malgré les difficultés, jalousies et affrontements sanglants qui intervien-nent entre Pavie, possession du comte d’Astarac soutenu par le roi de France, et Auch, possession du comte d’Armagnac qui a choisi le camp du roi d’Angleterre.
Les arbitrages rendus par le roi de France sont souvent en faveur de Pavie et le comte d’Armagnac, sanctionné, passe 2 ans emprisonné à Péronne, en Picardie.
Au XIVe siècle, Pavie se structure, prend le contrôle de toutes les terres jusqu’aux portes d’Auch, voit sa population attein-dre 1 300 habitants (pour 1 500 à Auch). Moins de 30 ans après sa création en 1308, une bulle du pape Clément V auto-rise la création du couvent des Carmes, dont nous restent aujourd’hui, en plein centre bourg, la chapelle ainsi que deux arcs ogivaux de sa salle capitulaire.
Avec l’église actuelle dont une partie est très ancienne, le pont du XIIIe siècle classé monument historique, encore quel-ques rares maisons, la chapelle des Car-mes constitue un témoignage impressionnant de la fondation de notre ville et nous aide à évoquer et comprendre, au delà de 7 siècles d’histoire, ce que fut la vie de nos aïeux.
Le 15e Siècle
Le XVe siècle : l'anéantissement.
Dans la période finale de la guerre de 100 ans, notre région est ravagée par des troupes de brigands (les « routiers ») is-sues des armées de mercenaires désor-mais sans emploi. L’une de ces troupes, particulièrement active, est commandée par un Espagnol, Rodrigo de Villandrando. Son repaire ? La ville de Pavie ! Protégée par ses hautes murailles, ses fossés et ses tours de guet, la population ayant été mise sous coupe, notre belle bastide est transformée en base fortifiée d’où les brigands lancent leurs expéditions meur-trières !
En 1439, le roi Charles VII vient à Toulou-se et décide de mettre fin à ces agisse-ments. Il expédie une troupe nombreuse qui assiège Pavie, finit par l’investir et passe au fil de l’épée tous les brigands jusqu’au dernier. Le massacre final se dé-roule dans la rue de Fabas, devenue de-puis la rue du sang !
Pour parfaire le travail, en 1444, le roi dé-pêche une nouvelle troupe : nouveaux combats, nouveau massacre. Les murail-les sont abattues, quelques maisons éga-lement et on imagine que les troupes du comte d’Armagnac qui accompagnaient la troupe royale n’ont pas manqué de zèle pour achever une ville qui rivalisait avec Auch depuis plus de 150 ans ! En même temps, Pavie se voit privée de tous les privilèges de bastide qui avait favorisé son essor. La ville est donc anéantie, physiquement et dans ses moyens écono-miques. Auch et Mirande tireront grand profit de cet écrasement.
Le 17e Siècle
Le XVIIe siècle : une timide renaissan-ce.
Après la fin de la guerre de 100 ans (1451), les comtes d’Armagnac et d’Asta-rac désormais rassemblés sous la bannière du roi de France ont abandonné la lutte armée qui les a si longtemps opposés. Mais Pavie restee pendant plus d’un siècle dans un état d’abandon.
Néanmoins après l’édit de Nantes (1598), les Paviens reprennent la construction des murailles dont une partie est achevée en 1605, notamment la guérite de la rue des Carmes. En 1621, murailles et fossés sont achevés. Le comte d’Astarac Henri II en l’hôtel de ville, devant toute la « saine partie de la population », soit une tren-taine de personnes (!) et les 4 consuls en exercice (Dousset, Labadens, Lespinasse, Duffac) rétablit les privilèges et les cou-tumes passées qui vont permettre à la ville de s’élancer vers un nouvel essor.
Cependant, l’estimation des « saines » personnes permet d’évaluer à une centai-ne d’habitants la population totale de la ville et de mesurer, 177 ans après, l’am-pleur des dégats causés par les tragiques événements de 1439 et de 1444 !
La Peste de 1630
En 1629, Auch est ravagée par l’épi-démie de peste qui affecte la France entière.
Le mal est fulgurant et on enregistre 3500 victimes en l’espace de 3 mois. Les morts s’accumulent, les fossoyeurs disparais-sent à leur tour, chaque famille doit en-terrer les siens dans sa propre maison, et on exile les malades dans des cabanes de fortune construites hors des murs de la ville où ils n’ont d’autre ressource que d’attendre la mort qui les délivrera !
La population désespérée multiplie les supplications à la chapelle vouée à la ma-done du Cédon (statue du XIIIe siècle aujourd’hui classée à l’Inventaire National des Objets Historiques). Une grande pro-cession est organisée le 25 mars 1630, à laquelle la population croit devoir lier la régression de la peste, constatée peu après. Aussi, le 25 mars de chaque an-née, cet événement fait l’objet d’un vœu commémoratif.
Le 18e Siècle
Le XVIIIe Siècle : La construction de la route d'Auch aux Pyrénées
On n’ignore pas que c’est l’intendant d’Etigny qui décida la réalisation, à partir de 1755, de la route reliant Auch aux Py-rénées par Pavie, Seissan, Masseube, Castelnau-Magnoac jusqu’à Arreau.
Aujourd’hui RD 929, il l’appela route royale d’Auch à la montagne et ce projet consi-dérable marquait sa volonté d’améliorer les communications et favoriser les échan ges économiques de la Gascogne avec les régions voisines. Bien entendu, ce projet n’a pas été sans conséquences pour la population de Pavie, mise à contribution sous diverses formes. En ce qui concerne le tracé, on observe le choix de délaisser la rue principale du village (c’était alors la rue de Marrast), peut-être pour éviter la destruction de la porte de Jalis et de la porte Dessus, trop étroites, qui fermaient cette voie. Le même choix a manifeste-ment été fait pour Masseube.
Ainsi il fallut percer les murailles d’encein-te et abattre les constructions qui s’y appuyaient certainement. Ensuite la po-pulation, à la demande de d’Etigny, dut consentir de nombreuses corvées pour réaliser la plateforme et les consuls firent construire un pont en bois sur le Cédon. Ce pont fut abîmé et, en 1760, l’intendant exigea sa réparation ainsi que la cons-truction d’un ouvrage définitif, que nos édiles de l’époque refusaient fermement de financer ! Finalement, après forces pa-labres et récriminations, les consuls, con-traints et forcés, engagèrent, en 1763, la construction du pont en pierres que nous empruntons encore de nos jours quand nous allons vers le sud du département, et vers cette montagne que l’intendant d’Etigny avait voulue plus proche. C’est donc à cette période que les entrées du village ont pris la forme qu’on leur connaît aujourd’hui.
La Révolution de 1789
Les 19e et 20e Siècles
Pour certains le blason de Pavie serait : D'azur aux trois pêches d'or, tigées et feuillées de même ! Ni énigme, ni canular mais une explication fournie par un eminent héraldiste qui nous signale que ce logo a totalement été inventé par Charles d'Hozier en vertu de l'édit de 1696 qui recherchait à l'époque à taxer (déjà) les armoiries pour faire rentrer des recettes pour le royaume. La relation entre les pêches et Pavie n'est pas prouvée ! |
1er et 4e d'or aux 3 pals de gueule réunis en chef par une traverse de même, au 2e et 3e d'or aux deux vaches de gueule accornées et clarinées d'azur, fiché en pointe. Petit glossaire héraldique :
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Site Internet du Comité de jumelage : www.pavie-villanueva.com
Site Internet de la mairie de Villanueva de Gallego : www.villanuevadegallego.org
Après la conquête des Gaules, la ville d’Auscii-Augustorum (Auch) remplace l’ancien oppidum de Climbéris et se déve-loppe sur la rive droite du Gers sur un périmètre qui va grossièrement depuis le site actuel de la caserne Espagne au nord, jusqu’au quartier du Garros au sud, avec des installations plus diffuses sur la riche plaine d’en Jalis, qui s’étend dans la large courbe du Gers à cheval sur les territoires actuels d’Auch et de Pavie.
Outre diverses « maisons de campagne » aménagées par les notables auscitains, on attribuerait à un vétéran des légions romaines la création d’une « villa » au lieu-dit « les tombeaux » (rive droite, au croisement des routes de Pessan et de Peyloubère).
Son nom, Spartiacus, déformé en Sparsac (puis Esparsac) sera à l'origine de la dénomination de notre territoire jusqu’à la création de la bastide, à la fin du XIIIe siècle.